Le peuple Afar
Présentation
Le mot Afar désigne une population d’un peu plus d’un million de personnes qui forment une même communauté, bien que partagée en différents clans antagonistes.
Ils occupent le territoire dit “afar”, un triangle d’environ 150 000 km2 dont la pointe sud est constituée par la ville d’Awash, la pointe est par la ville de Djibouti et la pointe nord-est par les îles Dahlak en Erythrée. La partie du territoire qui se trouve en Ethiopie forme aujourd’hui un Etat qui fait partie de la Fédération éthiopienne, désigné sous le nom d’Etat Afar. Le peuple AFAR est très implanté dans la région du Danakil, ou il extrait le sel et d’où partent les caravanes de chameaux interminables chargées de plaques de sel.
Dans la vie quotidienne, les tâches sont partagées de manière claire entre les hommes et les femmes. Ainsi l’homme est responsable de la sécurité de la famille, participe aux décisions de son groupe, garde les troupeaux de bœufs et de dromadaires, trait les chamelles, construit l’enclos, tue les animaux et les dépouille. Le mariage, possible dès 13 ans pour les jeunes filles et 15 ans pour les jeunes garçons, est régi par des conventions très rigides. Toute fille est réservée de droit au fils de l’oncle maternel et, en cas de refus, elle peut être condamnée à la mort.
Un homme peut demander le divorce en cas de stérilité de son épouse. Une femme peut aussi le demander, par exemple, lorsqu’elle juge que son mari n’a pas suffisamment de vaches à traire. Dans ce cas, tous les enfants restent avec le père, excepté ceux en bas-âge, qui demeurent avec leur mère.
Dans la famille afar, la femme occupe une position subalterne et ses droits sont limités. C’est l’homme qui décide de l’endroit propice à l’implantation de la hutte, du moment le plus opportun pour le transfert du campement, de l’achat ou de la vente des animaux, etc… Les enfants gardent les troupeaux et l’absence de scolarisation maintient le taux d’analphabétisme (proche de 98 %) de la population dans les zones rurales.
L'épopée du peuple Afar
Les Afars sont connus pour leur résilience dans un environnement désertique et aride, caractérisé par des températures extrêmement élevées. Ils ont une culture riche et une longue histoire en tant que peuple guerrier et commerçant.
Les Afars sont traditionnellement éleveurs de chameaux, de chèvres et de moutons, et ils pratiquent également la pêche dans la région du lac Assal. Leur mode de vie semi-nomade les amène à se déplacer à la recherche de pâturages et de points d'eau pour leurs troupeaux. Leur société est organisée en clans, dirigés par des sultans et des chefs locaux.
La langue afar, qui fait partie de la famille des langues couchitiques, est largement parlée par ce peuple. Le système de croyances des Afars combine des éléments de l'islam, du christianisme et de croyances traditionnelles, et leur religion joue un rôle central dans leur vie quotidienne.
Les Afars sont également connus pour leurs compétences en matière d'artisanat, en particulier dans la fabrication de couteaux traditionnels appelés "jile". Leur culture vibrante se manifeste à travers leur musique, leurs danses et leurs festivals colorés.
Les Afars se liment les dents de devant traditionnellement pour des raisons culturelles et rituelles. Cette pratique est considérée comme une marque de beauté, de courage et de statut social au sein de la communauté Afar. Elle était également associée à des coutumes traditionnelles et à des croyances spirituelles profondément enracinées dans leur culture.
En dépit des défis posés par un environnement hostile, le peuple Afar a su préserver ses traditions et sa culture unique, en faisant partie intégrante du riche tissu social et culturel de l'Éthiopie.